Shotei, Durabo
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Shotei, Durabo
Nom : D'Oxoroc
Prénom : Shotei
Race : Humain
Âge : 33 ans
Alignement : Neutre
Histoire :
- Spoiler:
- Chapitre I : Une chute royale
Fils d’un modeste négociant en épices sur les marchés de la mer Mirène et d’une mère plus prompte à éduquer les fluctuations des recettes que s’occuper des enfants, c’est sans repère et ballotés d’un magasin maritime à un autre que Shotei et sa sœur s’éveillèrent au monde dans un milieu marchand machiste, cruellement factice et ponctué de turpitudes. Le seul havre de paix, un monde imaginaire occupait le piètre temps libre des deux enfants. Dans cette forteresse de joie et de sincérité, l’exultation y avait encore une place.
La primogéniture que certains pères portent en sacrosaint artéfacts rattrapa trop vite Shotei, arraché à ses occupations propres à son âge, de chevalier hardi, il devint aide-secrétaire officiant pour son père. Basses besognes, comptabilité, discussions absurdes, menaces et tensions attaquèrent les remparts de son jeune esprit et allèrent marquer à vie sa conception du monde.
L’âge avancé et le comportement acariâtre de son père toujours plus soucieux de son patrimoine à léguer entrèrent en conflit ouvert avec l’âge rebelle que Shotei traversait. Mis au parfum d’une campagne de recrutement de l’armée, il profita de sa proximité avec les modestes richesses paternelles pour y puiser de quoi organiser une fugue sans retour. Sa sœur eut pour seule réponse une lettre d’excuse, l’enjoignant à puiser dans l’imaginaire ce que le réel n’offrirait jamais. Il quitta toutes affaires et ferma définitivement la porte à son passé par une nuit de brouillard, ironiquement annonciatrice d’une vie sans lanterne.
Le recrutement fut son premier échec, le deuxième vint de la dureté de la vie quand on quitte tout du jour au lendemain. Le troisième, de croire naïvement que l’on rompait tout liens familiaux sur un simple coup de tête. Toutes ces incertitudes et déceptions le menèrent sur des sentiers peu empruntés de la région, où il fit la connaissance de vides-goussets et autres mercenaires aux mœurs douteuses. Il vécut de rapines, d’embuscades de caravanes de marchands, de truandage de bas étage auprès de pèlerins et se vit très vite confier le commandement d’un groupe de malandrins. Leurs mines patibulaires et le peu d’engouement à suivre ce nouveau chef n’avertit pas à temps Shotei de la couardise de ces derniers qui se retrouva presque seul quand une capture tourna au fiasco.
Un petit détachement de l’armée accompagnait un convoi de badauds adorateurs du temps. La mise en déroute fut aussi brutale que rapide. Les ordres étaient clairs : pas de quartier pour ces impies. L’infortune d’une riposte aussi cinglante menait le jeune chef à la mort, mais c’était sans compté sur l’éthique du capitaine du détachement, un redoutable combattant aux techniques orientales qui mit un point d’honneur à capturer Shotei qui avait montré une fougue presque héroïque en combat singulier, pourtant plus guidé par l’énergie du désespoir que par un quelconque talent d’épéiste.
Le responsable de la mission, un haut gradé important de l’armée royale, se montra froid, sec et intraitable quand on ramena un prisonnier malgré les ordres. Nonobstant sa cécité, cet homme arrivait à glacer le sang du malheureux brisé. Si bien qu’il subit l’un des pires traitements dans une cellule isolée qui faisait plus office d’égout secondaire que de cachot. De volontaire à l’armée, il en devint un prisonnier de bas-étage, une violente humiliation qui agrémenta un peu plus un début de misanthropie.
Christ des 77 lames, capitaine du corps expéditionnaire responsable de la sécurité des chemins dans le secteur du château, ce soldat exemplaire et fine lame des arènes, sorte d’exutoire de tous soldats après une semaine de labeur, venait d’un pays de l’orient, où le comportement humain est rédigé un code d’honneur.
Débarqué dans son plus jeune âge dans la cité portuaire, il montra de grands talents de bretteur et devint vite un personnage important dans l’armée, recruté par un homme entouré de mystères du nom de Silk. De par son influence et la notoriété de ses actes, le capitaine sut casser les verrous administratifs et faire sortir le prisonnier d’un sombre destin.
Il le forma, l’éduqua et l’initia aux armes à la méthode de son pays.
Shotei y prit un certain goût, et acquis vite les faveurs de son nouveau maître, pouvant aller et venir dans l’enceinte du château royal. L’aveugle ne manqua pas de jeter sa haine sur les méthodes non formelles avec lesquelles l’ancien prisonnier jouissait de nouveaux avantages. Selon lui on ne faisait pas d’un chardon, une fleur d’Hibiscus. Shotei allait très mal vivre cette pression psychologique qui le trainerait vers le plus vieil ennemi de l’homme. Dans cet étrange climat de coups bas entres soldats royaux et administrés, le repenti pu devenir un soldat à part entière, mais sa légende noire de brigand garantissait un verrou total des portes des postes hauts gradés.
Au zénith de sa nouvelle condition, il était devenu un excellent jouteur en arène, il caracolait en tête sans toute fois dépassé son maître. C’est lors d’un de ces combats que Shotei fut rattrapé par le passé. Ses parents, apparemment en affaire dans le coin, eurent vent des talents de leur fils disparu et se hâtèrent de le retrouver. Les retrouvailles furent modestes et pudiques, le soldat déconcerté par l’improbabilité de la scène et le comportement de ses parents su tout de même trouver une attitude descente au travers de sa tendre sœur. Elle lui offrit d’ailleurs un petit cadeau, que son frère lui rendit aussitôt avec un insigne royal. Après tout il pourrait dire qu’il aurait égaré. Symboliquement ils venaient de s’échanger leurs clé de leur forteresse imaginaire. Après le combat, il se volatilisa, craignant d’affronter les remontrances paternelles et les discours à sens unique sur les devoirs manqués.
Les organisateurs faisaient savoir quotidiennement aux notables de l’armée que s’il pouvait être libéré de ses fonctions, il deviendrait un excellent moyen de générer du profit dans un domaine en devenir. Rien de plus irritable pour celui qui voulait sa tête par le passé. Mais comme le conseiller du roi portait en horreur les duels au sein de l’appareil royal, l’aveugle se rebâtit sur méthode plus lente mais tout autant dévastatrice pour briser l’homme qu’il haïssait.
Car telle la puissance de la roue de la fortune, qui sous les assauts du temps, fait basculer une vie de quiétude, dans une vie misérable, Shotei perdit tout du jour au lendemain sans maitriser la vitesse des évènements ou avoir un semblant de prise.
Aussitôt les retrouvailles familiales furent consommées, tout ce qui était établi par le soldat réputé, sombra dans un océan de doutes et d’incertitudes. Le sentiment d’allégresse qui régnait l’incommodait, lui qui était parti car il pensait ses parents dépourvus d’empathie. Tiraillé par un tourbillon de sentiments contraires, il trouva refuge dans l’élixir des vignes, le sang de la terre pour certains, le lent poison pour lui. De manière honteuse, puis occasionnellement, pour finir quotidiennement, il s’enivrait pour hisser des réponses naturelles à ces questions dérangeantes sur un éventuel retour. Conforté dans ses ivresses par un tavernier qui recevait une rente mensuelle si ce client particulier reparait complètement groggy, Shotei délaissa l’entrainement, s’écarta des arènes, se grisa de mépris pour l’être humain faux et fourbe comme son père.
Quand le fruit fut bien mûr, Christ fut envoyé en mission escorter un convoi de patate. Très protocolaire il n’y vit aucune forme d’éloignement. Le maître écarté, Shotei fut convoqué par son vieil ennemi pour se voir ratifier d’une promotion sans égal, et pourvu d’une rente juteuse pour un poste imaginaire sur les mur d’Alhbeleim. Encore étourdi de sa dernière valse avec le moût il ne fit aucune remarque et accepta derechef. Plus incroyable, le convoi était déjà paré au départ, ses affaires pactées et bien ficelées sur une monture.
Arrivée dans la ville, il fut accueilli comme on accueille les étrangers. Il se rendit vite compte que le poste n’existait pas et que l’appareil administratif royal n’avait aucun pouvoir si loin, l’autorité du roi étant entièrement assurée par un haut responsable.
Le hasard faisant bien les choses, il rencontra un homme qui lui offrit l’hospitalité d’une bonne bouteille. Shotei fatigué du voyage devint vite abusé par la puissance de l’alcool, et c’est complètement aviné qu’il prit à parti violemment un garde sur le mur, lui reprochant tous les maux de la terre, responsable idéal de sa situation d’infortune. Comme lorsqu’il quitta sa famille, la soirée était brumeuse, si bien qu’on ne reconnut par son accoutrement royaliste. Considéré comme un ivrogne, il fut jeté sans ménagement par-dessus le mur. Et il en fut fini de cette vie-là.
Pennywize- Messages : 4
Date d'inscription : 29/07/2017
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